Il s’agit d’un syndrome douloureux microtraumatique essentiellement chez le sportif en rapport avec des myo-tendino-périostites siégeant dans les 2/3 moyen et inférieur de la face médiale du tibia.
Elle est extrêmement fréquente dans les sports d’appui (réception de saut), ou deux structures musculaires sont très impliquées: le tibial postérieur et/ou le soléaire sous forme d’une surcharge de travail de ces 2 muscles.
Le périoste entoure les os excepté les cartilages et les vaisseaux contenus dans ce périoste vont apporter les nutriments nécessaires à la réparation de l’os en cas de fracture et également lors de remaniement osseux
En rapport avec une microtraumatologie répétée directe, sous forme d’ondes de choc, doublée d’un excès de contrainte par traction notamment des insertions faciales voire tendino-musculaires.
Présence de microfractures périostées et impaction des microvaisseaux du périoste. Ces vaisseaux nutritifs vont être altérés et vont entrainer une micronécrose du collagène du fascia et du périoste.
Réaction inflammatoire douloureuse liée à la réparation pour nourrir le tissu pendant environ 6 à 8 semaines
facteurs favorisants
Microfractures périostées favorisées par un impact du pied au sol alterné du Course à pied de longue distance sur terrain très dur ou au Sport de saut et réception (basket, volley) avec impaction à l’avant du pied
- Défaut d’un geste technique lors de la pratique sportive
- Augmentation brutale d’une charge de travail par un surentrainement
- Chaussure inadaptée (dureté shore) : uniquement neutre ou universel
Mécanismes en cause
Les mécanismes de rotation interne favorisent la périostite tibiale par Pied valgus, Pied creux valgus, Pied plat valgus, ATFE, Genu valgum …
Le patient ressent une douleur ou brûlure à l’effort dans la zone considérée, durant 1 ou 2 jours après l’effort même si intensité plus faible.
Au cours de la pratique, apparition progressive, localisée au même endroit, de forme ovalaire et exceptionnellement sur la crête tibiale
La douleur est bilatérale dans 50% des cas et décalée dans le temps mais retrouvée aisément à la palpation directe
Diagnostics différentiels
- Fracture de fatigue du tibia : fracture transversale au-dessus de la malléole tibiale et toujours unilatérale
- Ténosynovite du tibial antérieur : palpation contre résistance avec forte douleur + tendon gonflé
- Syndrome de la loge antéro-externe de la jambe
Deux structures tendineuses mises en causes à savoir le tibial postérieur et le soléaire.
1°/ Tibial post
C’est le muscle le plus impliqué par le fait des déséquilibres valgisants du pied engendrant un excès de contrainte par traction de ce muscle pour résister à la poussée valgisante (travail excentrique) et aboutissant à un excès de traction également excessif sur la face post de jambe.
Le pied étant le point fixe, la jambe mobile, les excès de traction postérieur de la jambe engendrent une traction excessive du fascia tibial et une douleur projetée à la face interne.
2°/ Soléaire
Isolément ou associé au 1er
Face à une hypoextensibilité majeure du soléaire (course sur la pointe en digitigrade sans phase taligrade), l’excès de contrainte par traction sur la face post de la jambe, dans les mêmes conditions, entraine une douleur projetée périostée.
A noter, l’interdépendance des 2 structures dans l’hypoextensibilité tricipitale, le valgus étant le geste compensateur.
Examens complémentaires
- Radio muette
- Scintigraphie osseuse : diagnostic positif lors de la présence d’une hyperfixation noire sur le clichée, longitudinale dans la zone concernée par la périostite
Traitements
Arrêt du sport pendant 20j (1ère fois) et 3mois (périostite récidivante)
Reprise sportive très progressive et dosée
Traitement médical
Cryothérapie : 3-4fois/jours pendant 8j
Puis physiothérapie par ultrasons
AI très fort et court pendant 8j
Surtout pas absence d’appui au sol
Traitement podologique
Activité podale sous orthèse plantaire de ville
Chaussure de sport : running, amortissante, n’entravant pas l’action du traitement
Si valgus du pied :
· Corriger complètement le valgus du médio-arrière pied
· En mobilisant par l’orthèse le pied osseux, on réduit la course externe en excès du tibial post
Si on retrouve une atteinte du soléaire en hypoextensibilité :
· Changer le geste technique en augmentant la distance (foulée) entre les 2 pieds pour attaquer le pas en postéro-externe et non plus avec l’avant-pied
· Amortir les ondes de choc et vibration
Si valgus + hypoextensibilité :
· Association des 2 traitements
Reprise de l’entrainement
Progressive
Orthèse plantaire redimensionnée au geste dynamique de course
Maintenue pour la reprise de compétition pendant 2 mois