LE DIABÈTE
Le diabète sucré se définit par une hyperglycémie chronique [glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l à deux reprises].
Le diabète de type 1 (15 % des cas), insulinodépendant, survient avant l’âge de 20 ans et est lié à un défaut de sécrétion d'insuline. Ce diabète est traité à vie par l'injection quotidienne d'insuline.
Le diabète de type 2 (85 % des cas), non insulinodépendant, survient après 40 ans dans un contexte de surcharge pondérale + consommation excessive de graisses saturées et de sucres rapides + sédentarité + résistance à l'insuline (insulino-résistance) d’origine génétique.
Cette insulino-résistance conduit, au bout de 10 à 20 ans, à l’épuisement du pancréas et au défaut de sécrétion d’insuline (insulino-déficience) caractéristique de ce type de diabète. Il est généralement associé à une hypertension artérielle, hyper cholestérolémie et donne des complications chroniques et, en particulier, des complications neurologiques et artérielles conduisant au pied diabétique.
Ce diabète se traite avant tout par le régime et par l'exercice physique, éventuellement associés aux hypoglycémiants oraux et, exceptionnellement, par de l’insuline.
Dans le monde, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu’il y a plus de 180 millions de diabétiques et qu’il y en aura plus du double en 2030.
Dans l'Union Européenne, le nombre de diabétiques est estimé à 25 millions.
En France, le diabète concerne plus de 2 millions de personnes. La France est touchée par la croissance du diabète de type 2. Le diabète est la première cause de cécité avant 65 ans, la première cause d’amputations non traumatiques, une des principales causes de dialyse et une source importante de complications cardiovasculaires.
A la longue, le diabète peut entraîner des lésions du cœur, des vaisseaux sanguins, des yeux, des reins et des nerfs.
La rétinopathie diabétique est une cause importante de cécité et résulte de lésions des petits vaisseaux de la rétine.
La neuropathie touche jusqu’à 50 % des diabétiques.
L’artérite, associée à la neuropathie, augmente le risque d'ulcère du pied pouvant nécessiter l’amputation.
L’insuffisance rénale est responsable du décès de 10 et 20 % des diabétiques. Le risque global de décès est deux fois plus important chez les diabétiques que chez les non diabétiques.
Éviter la survenue du diabète par les règles d’hygiène alimentaire
- Politique nutritionnelle : le programme national nutrition et santé (PNNS),mis en place par le Ministère de la Santé en 2001 tend à réduire la fréquence du surpoids et de l’obésité chez l’adulte et l’enfant (facteur de risque important du diabète)
- Une campagne médiatique en faveur de la pratique d’une activité physique régulière et quotidienne a été lancée en février 2004
- Campagne en faveur de la consommation d’au moins 5 fruits et légumes par jour (2001)
Les experts recommandent un dépistage opportuniste ciblé auprès des sujets de plus de 45 ans ayant au moins un facteur de risque de diabète, avec ou sans autre facteur de risque associé, tous les 3 ans.
Ce dépistage doit être réalisé par une mesure de glycémie à jeun, réalisée en laboratoire.
Le dépistage précoce des complications
- Le contrôle de la glycémie du diabétique repose sur la réalisation régulière (tous les 3-4 mois) du dosage de l’hémoglobine glyquée (HbA1c)
- La surveillance du poids, le contrôle des lipides sanguins (pour réguler la cholestérolémie)
- Le contrôle de la tension artérielle
- Le dépistage de la rétinopathie
- Le dépistage des premiers signes d’atteinte rénale
Les autres mesures
- La lutte contre le tabagisme
- La promotion de l’exercice physique : au moins 30 minutes d’exercice régulier d’intensité modérée presque tous les jours. Des efforts plus intenses sont parfois nécessaires pour éviter de prendre du poids.
Le rôle fondamental du podologue dans la surveillance clinique et les soins des pieds
Une campagne d’information et de promotion du dépistage des lésions des pieds par le test au monofilament a été réalisée. Ce dépistage vise également à établir le grade des lésions diagnostiquées selon la classification internationale.
Il existe une prise en charge à hauteur de 27 euros par séance pour 6 ou 8 séances par an selon le grade du diabète ( 6 séances pour un diabète grade 2 et 8 séances pour un diabète de grade 3) selon la nouvelle convention .
Prise en charge à 100 % par l’assurance maladie (sécurité sociale)
Hospitalisation et consultations spécialisées pour conduire les actions de dépistage, de suivi et de traitement.
Le diabète est reconnu comme une priorité de santé publique en France,. Une enquête sur le diabète lancée par des organismes comme l’INVS (Institut National de Veille Sanitaire), la CNAM, la Haute Autorité de Santé et l’INPES est baptisée « Entred » (échantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques). Elle devrait permettre de vérifier les progrès accomplis en ce qui concerne l’état de santé des personnes diabétiques et la qualité de leur prise en charge médicale, ainsi que d’estimer l’augmentation du coût de cette prise en charge.